Revue

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Les budgets participatifs, la nouvelle arme démocratique des villes ?

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé en septembre qu’elle allait expérimenter pour la première fois en 2014 un budget participatif. Ce concept, qui existe depuis une vingtaine d’années, permet aux habitants d’une ville de décider de l’allocation d’une partie du budget public, afin de donner la priorité à certaines actions. Alors que les consommateurs-citoyens sont de plus en plus nombreux à vouloir s’impliquer dans la vie de leur cité (comme le montre par exemple le succès des projets reposant sur l’urbanisme crowdfunded), l’intérêt des villes pour ce dispositif s’accroît partout dans le monde. Car ces budgets permettent aussi de compenser certaines restrictions budgétaires par de nouvelles marges de liberté et de nouveaux moyens d’expression. Mais ils sont loin d’être aussi démocratiques que l’annoncent certaines villes.

Le budget participatif instauré par la ville de Paris s’élèvera à 426 millions d’euros entre 2014 et 2020, soit 5 % du budget municipal consacré aux investissements. Il sera divisé en deux enveloppes, l’une pour les projets de proximité, l’autre pour des projets concernant toute la ville ou l’ensemble des arrondissements, d’un montant de 20 millions d’euros [1]. Pour ces derniers, les Parisiens étaient invités à choisir parmi 15 projets entre le 24 septembre et le 1er octobre, comme l’installation de deux murs végétalisés par arrondissement ou de WC publics dans certains parcs et jardins.

Tous les Parisiens pourront voter sur Internet, grâce à un site dédié, ou dans les mairies d’arrondissement. Ils pourront ensuite eux aussi proposer des projets sur un site Internet, qui pourront faire l’objet d’une estimation budgétaire avant d’être soumis au vote des habitants puis ...