Le test

Richard Matheson, écrivain américain, né en 1926, a partagé sa carrière entre le fantastique et la science-fiction avec, dans les deux domaines, une prédilection marquée pour l’étrange et l’horreur. Sa première nouvelle de science-fiction, Journal d’un monstre (Born of Man and Woman, 1950, réédité en 2001 à Paris, aux éditions Tchou) fit sensation, tant aux États-Unis qu’en France où elle parut dans la revue Fiction. La science-fiction de R. Matheson n’emprunte presque rien à la science ou à la technologie, mais part de situations rationnelles où la monstruosité de l’individu qui fait sa singularité, ou celle en retour de la société qui refuse la déviance, l’anomalie ou simplement l’écart à la moyenne, comme dans Le Test, est mise en scène avec une sobre efficacité. Son roman le plus connu est sans doute Je suis une légende (Paris : Denoël, 1955) où le dernier homme  » normal  » devient un mythe terrifiant dans une population de vampires. Richard Matheson a fait une apparition remarquée en France, en l’an 2000, au festival  » Étonnants Voyageurs  » de Saint-Malo.
La nouvelle que vous allez lire a connu de très nombreuses éditions en français, qui attestent de sa qualité. Publiée une première fois dans la revue Fiction en 1957, elle fut reprise en 1970 dans l’anthologie Après… la guerre atomique (Paris : Marabout), puis dans les Histoires de l’an 2000 (Paris : Le Livre de Poche, 1985, réédité en 1999) et enfin dans L’Intégrale des nouvelles de Richard Matheson (Paris : Imagine, Flammarion, 1999).
Quarante-quatre ans après sa première parution en français, elle n’a rien perdu de son inquiétante valeur prospective. Elle vaut d’être rapprochée de l’éblouissante nouvelle de Thomas Disch, La Mort de Socrate (tirée de Problems of Creativeness, 1972, parue dans Fiction, n° 168, et également reprise dans Histoires de l’an 2000), où un autre test détermine le droit d’un jeune homme à se marier et avoir des enfants.