Alors que les questions énergétiques sont, de plus en plus, au coeur de l’actualité, qu’il s’agisse de réchauffement climatique ou d’épuisement des sources d’énergies fossiles, la fusion nucléaire fait figure d’enjeu majeur, à très long terme, pour fournir à l’humanité une énergie quasi inépuisable. Dans ce domaine, l’Europe est à la pointe de la recherche, leader d’une coopération internationale majeure devant aboutir à la mise en place du réacteur ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor).
Claudie Haigneré et Bernard Bigot, qui participent à cette aventure de par leurs activités respectives, nous exposent ici, après une présentation des enjeux de la fusion, la genèse du projet ITER et les multiples négociations intergouvernementales, entre États membres de l’Union européenne et avec les autres partenaires du projet (Japon, États-Unis, Russie…), qui ont jalonné son développement. Ayant abouti à la signature, en novembre 2006, d’un accord précis de coopération sur le programme ITER (avec répartition de la charge financière), entré en vigueur en octobre 2007, ITER (dont le site de construction se situe en France, à Cadarache) constitue un exemple particulièrement réussi de coopération intergouvernementale dans le domaine scientifique et technique. Il est à cet égard, selon les auteurs, un modèle à suivre dans de nombreux autres domaines inclus dans l’Espace européen de la recherche que l’Union européenne entend développer dans les années à venir.
Le programme ITER. Une coopération intergouvernementale européenne réussie dans le domaine scientifique et technique
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 339, mars 2008