Les dirigeants des entreprises ont été, l’an dernier, encore plus incités à obtenir des profits à court terme qu’en 2013. C’est ce qui est ressorti d’une enquête du cabinet McKinsey [1] auprès d’un millier de responsables d’entreprises de différents secteurs et pays, réalisant des chiffres d’affaires d’au moins 100 millions de dollars US. Sur les 384 responsables qui se sont exprimés, 87 % ont déclaré qu’ils étaient davantage poussés à obtenir des performances financières élevées d’ici deux ans ou moins. Les deux tiers estimaient que la pression avait augmenté depuis cinq ans.
L’horizon des entreprises s’est raccourci : en 2013, 18 % des entreprises étudiées patientaient trois ans ou plus pour obtenir les résultats financiers ciblés et 3 % d’entre elles avaient un horizon de sept ans ou plus. L’an dernier, 9 % seulement des entreprises patientaient trois à six ans, et aucune sept ans. Enfin, 37 % des 384 responsables attribuaient à leur entreprise une culture du long terme, avec, selon 88 % de cette minorité, un impact positif sur les performances financières.
L’avenir sacrifié aux résultats trimestriels
Les sociétés anonymes faisant un appel public à l’épargne étaient plus nombreuses à signaler un accroissement de la pression du court terme que les entreprises non cotées en Bourse : 80 % des entreprises dont les actions étaient en dessous du cours moyen subissaient cette pression, contre 65 % de celles mieux cotées. Un court-termisme accru était signalé da...