Revue

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La Société de l’efficacité globale

Analyse de livre

Nos sociétés complexes sont-elles encore gouvernables, et si oui à quelles conditions ? Jusqu’où avons-nous encore la possibilité collective de maîtriser le monde aujourd’hui ? Qu’en est-il de la capacité des systèmes politiques, et en particulier des États, à orienter le changement social ? Comment les sociétés modernes se pensent-elles et agissent-elles sur elles-mêmes ? Telles sont les questions, larges et ambitieuses, auxquelles Pierre Muller (directeur de recherche honoraire au Centre national de la recherche scientifique) tente de répondre dans cet ouvrage qui prolonge et synthétise une bonne part de ses travaux antérieurs.

MULLER Pierre, « La Société de l’efficacité globale », PUF (Presses universitaires de France), octobre 2015, 218 p.

Son approche de l’État n’est pas juridique ou institutionnelle. Il l’appréhende au contraire à travers ses administrations, ses organisations, à travers sa volonté concrète de piloter et de transformer la société. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas ce qui fait que l’État est une institution, mais ce que fait cet État au jour le jour via ses politiques et ses interventions publiques. Contrairement à beaucoup d&...