La Messagère est un roman d’éco-fiction. À travers l’histoire de plusieurs personnages, de documents d’archives et de témoignages, il relate les faits qui ont conduit à l’effondrement de la civilisation humaine. Il y est question d’exploitation abusive de la nature par l’homme, des relations homme-animal, de l’importance du langage, et de la transmission et de la compréhension du vivant comme un ensemble d’interactions entre l’homme, l’animal et son environnement.
Dans ce roman, nous suivons l’histoire d’Alex qui recherche sa sœur disparue dans la ville de leur enfance, River Meadows. Nous suivons également l’histoire de Claire qui a fui River Meadows dans son enfance ; elle est devenue autrice de guides touristiques et trafiquante. Elle se retrouve en mission sur une île qui menace chaque jour de disparaître submergée par les eaux. Le livre est ponctué d’archives retraçant divers événements et études scientifiques ayant mené à l’effondrement de la civilisation humaine. La dernière partie se déroule dans le futur, un oiseau raconte comment son espèce et les humains se sont associés pour sauver l’humanité.
L’histoire d’Alex et de Claire se déroule dans un futur proche. L’auteur situe la ville de River Meadows au nord-ouest du Canada. Selon les archives de cette ville fictive, on y découvre, dans les années 1830, un gisement de minerai appelé « fantôme », aux propriétés mystérieuses, qui provoque hallucinations, vertiges, étourdissements chez les personnes qui le manipulent. Longtemps ignoré, on s’aperçoit un siècle plus tard qu’il est possible de tirer de l’énergie de ce minerai, « en séparant le précieux combustible de sa matrice de sable, d’argile et d’eau ». L’exploitation minière commence alors dans les années 1960. Dans les années 1970, alors que l’exploitation bat son plein, la ville est sujette à des phénomènes appelés « décohérences » ou « trébuches », liés à l’émission d’ondes DAS (décohérence aberrante spatiotemporelle). À intervalles irréguliers, des ondes provoquent étourdissements et hallucinations parmi la population, ces trébuches durent quelques secondes, mais il arrive que certaines personnes se maintiennent plusieurs jours voire plusieurs semaines dans un état apathique. Dans les années 1980, un accident catastrophique entraîne la fermeture de la mine et un bouclage de la ville de River Meadows, qui devient alors une « zone de réhabilitation environnementale » interdite au public.
River Meadows rejoint donc la liste des villes fantômes devenues inhabitables en raison de catastrophes bien souvent d’origine humaine. Ces villes fantômes sont évoquées dans le roman : Tikal, vestige de la civilisation Maya ; Epecuén en Argentine, une ville thermale recouverte par les eaux, tout comme Shi Cheng en Chine&nb...
