Au moment où malgré leur incapacité évidente à sortir les pays de la zone euro de la « Grande Récession », les politiques de rigueur continuent à faire l’unanimité au sein de la classe dirigeante européenne, le dernier livre de Joseph Stiglitz arrive à point nommé. Le principal résultat des politiques impulsées par Bruxelles ayant été d’appauvrir de nombreux citoyens européens et de creuser les inégalités sans aucunement replacer les économies sur un sentier de croissance durable, l’analyse de Joseph Stiglitz sur ce qu’il nomme « l’économie de l’inégalité » (p. 15) mérite d’être examinée de près.
Le message central du livre est annoncé d’emblée : « le niveau actuel de l’inégalité en Amérique n’est pas inévitable. Il n’est pas le résultat de lois inexorables de l’économie. Il dépend des politiques que nous suivons » (p. 8). Mais, rétorqueront les néolibéraux, une grande inégalité de richesse est positive pour l’économie dans son ensemble car les revenus des plus riches contribuent à la croissance. C’est la thèse dite du « ruissellement ». Malheureusement pour les partisans de cette pseudothéorie, l’observation des fai...