Ce livre collectif, auquel ont contribué 26 auteurs, est copublié par la Commission nationale française pour l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), sous la direction de Christian Byk, président du Comité intergouvernemental d’éthique de l’UNESCO. Il s’interroge sur les perspectives de l’intelligence artificielle (IA) et les transformations sociales qu’elle ouvre et « avec lesquelles il faudra vivre ». Comportant cinq parties, l’ouvrage souligne dans son introduction la nécessité de répondre à cette question : l’intelligence artificielle est-elle seulement un outil efficace pour que « l’homme continue à assumer son rôle d’architecte du monde », ou « ne risque-t-elle pas de nous faire courir de nouveaux dangers avec des illusions sur les progrès qu’elle pourrait apporter » ?
Les auteurs de la première partie du livre rappellent que l’intelligence artificielle est un ensemble de techniques et de théories capables de mettre au point des machines pouvant simuler (ou remplacer ?) l’intelligence humaine. Elle est donc le « produit » d’une création humaine et il est sans doute difficile d’affirmer que les robots cognitifs sont dotés d’un esprit, car ils ne sont pas conscients de leurs actes bien que certains envisagent de leur accorder des « droits et des devoirs ».
La deuxième partie est consacrée au rôle potentiel de l’intelligence artificielle dans « l’architecture de la Cité » : la gouvernance, les modes de régulation et l’information du public. Elle est un outil d’expertise et d’aide à la décision. Néanmoins, des règles juridiques garantissant le respect des droits humains de la vie privée, les principes d’égalité et de non-discrimination, sont indispensables. Le numérique pose un défi aux systèmes judiciaires, il permet notamment une recherche rapide des informations, mais des normes de qualité devront être adoptées pour s’assurer de la confiance des citoyens. L’UNESCO devra prendre en compte le rôle que peut jouer l’IA dans la culture et l’information des citoyens. Les algorithmes de ChatGPT montrent leur capacité à imiter le langage naturel pour écrire des simulacres d’article et répondre à des interrogations de façon plus ou moins fiable par « apprentissage », mais avec le risque de produire des banalités ou des plagiats.
Les applications de l’intelligence artificielle dans de nombreux domaines...
