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Fécondité européenne : la singularité suédoise

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 175, avril 1993

Si tous les pays européens ont connu, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, un baby boom important, leurs indices conjoncturels de fécondité ont, comme l’on sait, brutalement chuté à partir du milieu des années 1960 pour se situer depuis lors nettement en deçà du niveau nécessaire au remplacement des générations. Qu’en sera-t-il demain ? L’incertitude en l’espèce est si grande que toutes les projections sont établies sur la base d’hypothèses éminemment contrastées, à tel point qu’en France, par exemple, les hypothèses vont de 1,5 à 2,4 enfants par femme, de sorte qu’au terme de la projection (2040), la population varie pratiquement du simple au double. D’où toute l’importance qu’il y aurait à mieux comprendre quels sont les déterminants da la fécondité et quelle évolution à long terme paraît la plus probable ; que la fécondité baisse encore, ou inversement remonte.
Alors que tous les pays d’Europe centrale et orientale continuent à enregistrer un déclin ou, au mieux, voient se stabiliser leur indice conjoncturel de fécondité, on ne peut qu’être frappé de voir le Suède, premier pays à avoir enregistré une chute, amorcer depuis maintenant huit ans un regain de son niveau de fécondité. N’est-ce là qu’un phénomène conjoncturel (lié au cumul de la fécondité tardive de certaines générations et à la fécondité précoce de générations suivantes) ou bien l’amorce d’un revirement de tendance ?
Gérard Calot, longtemps directeur de l’Institut national d’études démographiques, dont la compétence en l’espèce est mondialement reconnue, nous explique ici le phénomène, montrant que, au-delà de la spécificité du cas suédois, émerge en effet en Europe un nouveau modèle de fécondité dont le calendrier est plus tardif, mais qui tend vers une stabilisation de la descendance finale.

#Europe occidentale #Fécondité #Suède