Qu’y a-t-il de commun entre un gouverneur qui mobilise la garde nationale pour contrecarrer un coup d’État aux États-Unis, un justicier solitaire armé qui pénètre dans une pizzeria et une mobilisation populaire contre la proposition d’un sénateur italien ? Ne cherchez pas : ce sont les réseaux sociaux qui avaient propagé des nouvelles mensongères. Une manœuvre militaire interprétée comme une tentative de coup d’État de la Maison Blanche dans un cas, une affaire supposée de pédophilie à laquelle aurait été mêlée Hillary Clinton dans l’autre et enfin, dans le dernier cas, la dénonciation de la proposition d’un sénateur fictif qui aurait proposé un fonds de plus de 130 milliards d’euros pour recaser ses collègues non réélus.
Trois exemples anecdotiques qui illustrent bien le pouvoir des réseaux sociaux et leur vulnérabilité à la désinformation. Au-delà, il faut reconnaître que des quantités importantes d’informations fausses circulent sur les réseaux sociaux, avec des conséquences parfois graves : la théorie des chemtrails selon laquelle les traînées blanches des avions à réaction contiennent volontairement des produits toxiques, les effets des vaccinations sur l’autisme, la négation de l’alunissage des astronautes américains, etc. Aussi, avec 2,3 milliards d’utilisateurs actifs sur ces réseaux, soit près de 31 % de la population mondiale [1], la question de l...