Il peut paraître incongru de parler, dans une revue de prospective, du dernier livre de Régis Debray, souvent taxé, par ses critiques, de « déclinisme », de passéisme ou même d’anti-américanisme primaire [1]. De fait, la thèse du livre pourrait se résumer à l’idée que la civilisation nord-américaine a définitivement supplanté la civilisation européenne, et que celle-ci n’aurait donc plus aucun avenir culturel. Il ne lui resterait plus que les violons du Titanic pour sombrer avec panache, comme le fit l’Ancien Régime au temps de Casanova.
En fait, par sa forme, le livre démontre exactement le contraire de ce qu’il prétend affirmer par le fond. Par ses qualités d’analyse et d’écritu...