Cet ouvrage se veut une réponse aux zélotes du transhumanisme et, en particulier, à Laurent Alexandre dont le dernier ouvrage a été analysé dans ces colonnes [1]. S’il s’agissait d’une simple querelle entre médecins, la messe serait vite dite car Danièle Tritsch et Jean Mariani, qui codirigent une unité de recherche au Centre national de la recherche scientifique (unité mixte de recherche 7102), sont des spécialistes du cerveau et plus particulièrement de la transmission synaptique, de la plasticité du système nerveux central et du vieillissement, alors que leur adversaire est un chirurgien urologue. Mais Laurent Alexandre est aussi énarque, serial entrepreneur et président d’une société de séquençage du génome humain. Son combat est d’ailleurs moins en faveur du transhumanisme proprement dit que d’une réforme en profondeur de l’enseignement en France, qui prépare une génération de futurs chômeurs ou d’esclaves des robots, inadaptés au monde qui vient.
Danièle Tritsch et Jean Mariani reconnaissent bien volontiers les prouesses et les promesses de l’intelligence artificielle dans la résolution de problèmes concrets, qu’il s’agisse de traduction automatique, de reconnaissance de formes et de visages, de logistique, de comptabilité, de jurisprudence, ou même de diagnostic médical. Mais ils mettent en garde contre la prétention des informaticiens à ...