Revue

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Boko Haram: The History of an African Jihadist Movement

Analyse de livre

Depuis 2003, « Ahl al-Sunna li-l-Da’wa wa-l-Jihad », mieux connu sous le nom de Boko Haram et qui signifie « l’éducation occidentale est un péché », exerce la violence sur des cibles gouvernementales comme civiles. Le plus souvent, les victimes sont musulmanes. Au nord du Nigeria, au Cameroun, au Niger et au Tchad, Boko Haram est, directement ou indirectement, responsable de dizaines de milliers de morts. Cette secte, qui nie autrui dans sa singularité et son humanité, stigmatise l’éducation occidentale, avatar d’une société délibérative où démocratie multipartite, gouvernement séculaire, Constitution et lois positives font système. Boko Haram voit dans ces institutions laïques des contrevenants à l’imposition d’une théocratie inspirée par une interprétation mythifiée, dévoyée et rigoriste des sources de la foi musulmane.

Naissance d’une idéologie

THURSTON Alexander, « Boko Haram: The History of an African Jihadist Movement », Princeton University Press, novembre 2017, 352 p.

Avec Boko Haram: The History of an African Jihadist Movement, Alexander Thurston, professeur d’études africaines à l’université de Georgetown (États-Unis), également auteur de Salafism in Nigeria: Islam, Preaching, and Politics [1], dévoile l’évolution singulière d’un mouvement salafiste djihadiste. Si Boko Haram s&rsquo...