Quel aurait été le nouveau destin de Napoléon « si » celui-ci avait gagné la bataille de Waterloo ? Imaginer un scénario, une « uchronie » ou une Histoire « contrefactuelle », dans lequel l’Histoire aurait pris un autre cours, semble vain puisque la réalité historique est connue. Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou, deux historiens, expriment un autre point de vue en montrant dans leur livre que l’Histoire contrefactuelle peut être utile aux travaux historiques.
Leur ouvrage comporte trois parties : une enquête sur les raisonnements contrefactuels, leur décryptage, des exemples « d’expérimentation ». Pour mener leur enquête, les auteurs ont démêlé l’écheveau de l’importante littérature qui lui est consacrée. L’Histoire contrefactuelle, une autre appellation plus scientifique de l’uchronie, décrit à partir d’un contexte politique, culturel, économique et social connu, des possibles historiques qui n’ont pas eu lieu. Ce sont des récits alternatifs à l’Histoire telle qu’elle s’est déroulée, avec une analyse des événements, parfois des fictions purement littéraires et futuristes (comme L’An 2440, rêve s’il en fut jamais, publiée en 1771 par Louis-Sébastien Mercier 1), une Histoire-fiction en quelque sorte (l’historien Tite Live l’avait déjà pratiquée en imaginant un scénario dans lequel Alexandre se lanç...