Il faut relire les pages que Fernand Braudel a consacrées à Lyon et au sillon rhodanien. La description qu’il y fait des dangereuses conditions de navigation sur le Rhône – tellement les eaux de ce fleuve sont tumultueuses – mais qui permettrait d’atteindre la Provence en deux jours, au XVIIIe siècle, et de remonter assez en amont en direction de Genève, donne assez clairement l’image du destin d’une ville qui est d’abord le produit de sa géographie. Une ville dont l’arrière-pays de proximité (les monts du Lyonnais) est trop petit pour elle, pas véritablement à son échelle. Une ville qui, depuis toujours, a naturellement draîné des richesses des compétences, des savoir-faire sophistiqués dans l’industrie et dans la finance, hors de son territoire – en Italie en particulier -, pour les transformer, les valoriser, les échanger en direction des places marchandes du Nord de l’Europe.
" Lyon 2010 ", un projet pour une métropole européenne
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 150, janvier 1991