Cet ouvrage de Marine Jobert, rédactrice au Journal de l’environnement, et François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, commence, en bonne pédagogie, par le commencement : à la fin des années 1980, une chercheuse, pharmacienne de formation, Theodora (Theo) Colborn, est chargée d’étudier les effets cancérigènes des polluants sur la faune des Grands Lacs. À cette occasion, elle va faire le lien entre pollutions et baisse de fécondité, comme entre pollutions et malformations congénitales. Selon le biologiste John Peterson Myers, « ce que Theo Colborn a appris de ces recherches, c’est que le cancer n’était pas rare, mais que le vrai sujet, c’étaient les désordres hormonaux. Elle a rassemblé des informations provenant de nombreuses sources et synthétisé pour la première fois l’idée que certains produits chimiques – et nous n’avions à l’époque aucune idée du nombre de ces produits chimiques – étaient capables d’interférer avec la manière dont les hormones agissaient. »
En juillet 1991, T. Colborn et J.P. Myers rassemblent à Wingspread (Wisconsin) des toxicologues, des zoologistes, des anthropologues, des biologistes, des endocrinologues, pour faire le point sur un sujet nouveau : les altérations du développement sexuel provoquées par la chimie, et la connexion entre l’homme et la faune. De cette interdisciplinarité naîtra un concept neuf, l...