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Le Bonheur était pour demain. Les rêveries d’un ingénieur solitaire

Analyse de livre

Philippe Bihouix est ingénieur spécialiste des ressources. Il s’est fait connaître en 2014 avec son ouvrage L’Âge des low tech [1], dans lequel il dénonçait les limites et les dangers du solutionnisme technologique, et militait pour un recours à la sobriété et aux « basses technologies ». Ses lecteurs ne seront donc pas surpris par ce nouvel opus, qui reprend la même ligne directrice en la déclinant à l’ensemble des technologies des sociétés développées.

BIHOUIX Philippe, « Le Bonheur était pour demain. Les rêveries d’un ingénieur solitaire », Seuil, Anthropocène, avril 2019, 384 p.

La première moitié de l’ouvrage est ainsi consacrée à la dénonciation des « promesses technologiques » qui inondent nos sociétés en réponse aux enjeux planétaires, notamment environnementaux.

Philippe Bihouix conteste point par point ces promesses, notamment le fait que les technologies pourraient nous offrir une nouvelle ère d’abondance (énergie illimitée grâce aux énergies renouvelables, modes de transport propres et économes grâce à la voiture électrique autonome…), devenir des esclaves au service de l’homme, et nous faire accéder à l’humanité augmentée.

Selon lui, les utopies technologiques ont toujours existé dans les sociétés humaines et ont été régulièrement entretenues par des penseurs, des chercheurs et des investisseurs qui ont par...