La prospective publique au Japon. De l'orientation à l'accompagnement des changements

Cet article est le sixième de la série lancée par Futuribles en juin 2004, en partenariat avec le groupe Aleph du Commissariat général du Plan. Cette série vise à éclairer les lecteurs sur les centres de réflexion prospective et stratégique oeuvrant, à l’étranger, au service de la définition des politiques publiques. Les volets précédents portaient respectivement sur l’Allemagne, l’Irlande, la Suède, le Québec et l’Afrique du Sud. Ce sixième article est consacré au Japon.
Évelyne Dourille-Feer montre ici l’évolution de la prospective publique dans ce pays depuis la Seconde Guerre mondiale. Deux époques se dégagent. La première, de l’après-guerre à la fin des années 1980, est marquée par un foisonnement de prospectives globales portant sur l’économie en général et le secteur industriel : des prospectives publiques dynamiques et assez volontaristes, menées par de grandes structures, en concertation avec les différents acteurs concernés. Puis, confirmant une inflexion observée au cours de la décennie 1980, la période post-1990 marque un changement dans la manière d’anticiper les problèmes à venir et donc de mener les prospectives publiques : dans un contexte de crise économique et de réforme, l’État limite les ambitions de la prospective, procède en ciblant ses actions, avec une approche plus  » sociétale  » et plus sectorielle, il s’adapte aux changements plutôt que de chercher à les infléchir.