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Fusion nucléaire : au-delà des effets d’annonce

Le 13 décembre dernier, le département américain de l’Énergie (DOE) officialisait le succès d’une expérience de fusion nucléaire réalisée au sein d’un laboratoire californien. Pour la première fois, l’état d’ignition a été atteint : davantage d’énergie a été produite par la réaction de fusion que l’on en a injecté pour la déclencher. Pierre Papon revient, pour Futuribles, sur cette avancée, les perspectives qu’elle ouvre, ainsi que ses limites.

En quoi l’expérience du laboratoire américain du NIF (National Ignition Facility) constitue-t-elle une percée scientifique dans le domaine de la fusion nucléaire ?

P.P. : Le NIF est un laboratoire de recherche sur la fusion thermonucléaire basé à Livermore, en Californie, qui réalise cette fusion à l’aide d’un laser, selon la technique dite du « confinement inertiel ». Il a annoncé, début décembre, les résultats d’une nouvelle expérience importante. Ses chercheurs sont parvenus à produire la fusion d’une cible de deutérium et de tritium à l’aide d’une installation complexe : un laser émet des impulsions de rayonnement infrarouge qui sont amplifiées par étapes pour former 48 puis 192 faisceaux de lumière ultraviolette (UV) qui convergent sur un petit cylindre en or où est placée, dans une capsule de diamant, la cible (de la taille d’un grain de poivre). Le faisceau vaporise l’or qui, en émettant des rayons X, provoque l’...