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Couple : les limites de la flexibilité

Aujourd’hui, en France, 70 % des 25-65 ans vivent en couple, avec ou sans enfants. Le fait de partager son quotidien avec un partenaire et d’élever des enfants ensemble reste un modèle de vie solidement installé dans une société moins individualiste qu’on ne le dit. À 50 ans, la part des personnes vivant en couple a perdu 11 points entre 1990 et 2014, chez les hommes comme chez les femmes, passant respectivement de 81 % à 70 % et de 79 % à 68 %. Cette diminution résulte des recompositions familiales, non d’une désaffection pour le couple lui-même.

Mais ce couple est moins souvent déclaré officiellement en tant que tel. L’« union libre », terme désormais un peu désuet, a fortement progressé : 5 % des couples étaient concernés au début des années 1980, contre 20 % aujourd’hui. Officialiser l’union que l’on forme est de moins en moins une norme sociale contraignante.

Parmi ceux qui choisissent de déclarer leur union, de moins en moins optent pour le mariage. Le taux de nuptialité a été divisé par deux depuis les années 1950, de 8 à moins de 4 pour 1 000 habitants [1]. Le Pacs (pacte civil de solidarité) a contrebalancé ce mouvement : son nombre a augmenté très fortement jusqu’à 200 000 contrats enregistrés en 2010, mais il n’a plus dépassé ce niveau depuis. Au total, si l’on fait la somme des mariages et des Pacs, plus de 400 000 unions sont officialisées chaque année, contre 300 000 au début des années 2000. Sur ce total, environ 14 000, soit 3,5 %, sont le fait de personnes de même sexe, réparties de façon semblable entre Pacs et mariage.

Graphique 1 – Part des couples vivant en union libre (%)

© Centre d’observation de la ...