Le secteur agroalimentaire est à la fois l’un des plus gros contributeurs mondiaux au réchauffement climatique et l’une de ses premières victimes. Pour mieux comprendre les marges de manœuvre dont dispose ce secteur pour réduire son impact climatique et pour s’adapter à un climat dans l’ensemble plus hostile, les travaux de prospective se sont multipliés depuis une vingtaine d’années.
La présente analyse prospective, rédigée par deux chercheurs de l’IDDRI et d’AScA, propose donc de faire le point sur les démarches les plus récentes dans ce domaine. Ils invitent notamment à distinguer deux types d’approches : les premières, centrées sur les enjeux climatiques, qu’ils considèrent comme utiles mais trop restrictives ; les deuxièmes, qu’ils promeuvent car elles intègrent une diversité de thématiques environnementales. Dans la deuxième partie de leur analyse, les auteurs décrivent d’ailleurs plus précisément une démarche à laquelle ils ont participé, relevant de la deuxième catégorie : TYFA, Ten Years For Agroecology, qui envisage la généralisation de l’agroécologie au sein de l’Union européenne à l’horizon 2050. Xavier Poux et Pierre-Marie Aubert proposent donc une vision ouvertement engagée de l’avenir de l’agriculture européenne, qui invite à privilégier des approches systémiques et multicritères, et permet de stimuler la réflexion dans ce domaine.
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