Revue

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Vers une augmentation du nombre de murs aux frontières ?

Après l’annonce par la Hongrie d’un projet de construction d’un mur anti-migrants le long de sa frontière avec la Roumanie [1], c’est au tour de l’Autriche de vouloir fermer « physiquement » sa frontière avec la Slovénie [2].

Loin d’être une exception, ces pays s’inscrivent dans une tendance qui a commencé suite aux événements du 11 septembre 2001 : en 1989, le monde comptait une dizaine de murs ; fin 2014, il en comptait 59 ! Aujourd’hui, plus de 30 000 kilomètres de murs bordent des frontières [3].

Murs construits et en projet entre 1945 et 2014

Source : « Murs : de la mondialisation à la fermeture des frontières », op. cit.

Élisabeth Vallet, chercheuse à l’université du Québec à Montréal, définit le mur de frontière comme une « structure à vocation permanente dotée de fondations maçonnées [4] », c’est-à-dire une construction allant du simple mur de béton au système ultrasophistiqué, assemblage de grilles et de barrières électrifiées.

Sans parler des murs historiques (type Grande Muraille de Chine) qui étaient majoritairement des murs de défense contre les assauts extérieurs, on dénombre trois raisons principales à la construction de murs : limiter l’immigration, contrer le terrorisme et les trafics, et maintenir le statu quo dans le cadre d’un conflit.

Quelques exemples de murs en fonction de la raison de leur construction

Dans la réalité, cette classification n’est pas aussi tranchée, les pays pouvant par exemple justifier la construction du mur pour limiter divers trafics alors qu’en réalité la lutte contre l’immigration est un obj...