Cette première moitié des années 90 (souvent évoquée en termes divergents de basse conjoncture ou d’unification européenne) concrétise-t-elle un environnement concurrentiel significativement plus incertain perçu comme tel par les managers ? (1ère partie). Dans cette hypothèse, quelles réponses appropriées les entreprises sont-elles susceptibles d’apporter afin de modifier les pratiques dominantes du management d’après-guerre (2ème partie).
À l’origine des marchés turbulents se trouve la conjonction entre deux changements structurels : l’intégration économique internationale et différentes formes de désintégration sociale intra-nationale. Constat de différents registres d’insécurité accrue de la part des entreprises qui appelle des précautions : renforcement, recentrages, contractions et toutes modalités connexes d’apprentissage collectif au travail en milieu incertain. Se dessineront pour la prochaine génération des champs supplémentaires d’analyses concernant l’évaluation des risques, la formalisation des anticipations et des « paris » : la frontière tracée a priori depuis un demi siècle entre aléas probalisables (donc assurables) et incertitudes non formalisables, appelle un suivi méthodique de nature à élargir les outils et les champs professionnels des assureurs, lesquels sembleraient à même d’apporter aux managers de demain des conforts appropriés à un coût intéressant.
Au total, en cette fin de XXe siècle, et particulièrement en Europe, le marché se confirme bien comme étant en perpétuelle évolution et aucunement comme un modèle figé dans les écrits de théoriciens passés avec des novations continuelles dans les pratiques du jeu concurrentiel. Prix volatiles et consommateurs fantasques ne peuvent ainsi être minorés comme accidents transitoires. Ils représentent sans doute une donnée durable, sinon permanente, du jeu concurrentiel dans nos pays développés pour les prochaines années.
