Ainsi qu’on peut le lire dans la plupart des articles de ce numéro spécial, tous les scénarios de stabilisation ou réduction des émissions de gaz à effet de serre dans des limites » acceptables » requièrent une action véritable en matière de maîtrise de la consommation énergétique. Comme le souligne ici Véronique Lamblin, tous les progrès possibles du côté de l’offre d’énergie (notamment en termes de rendement ou de baisse de coût des technologies de production) seront bons à prendre ; néanmoins, cela ne sera probablement jamais suffisant compte tenu des enjeux climatiques auxquels nous sommes confrontés.
Aussi, après avoir montré l’importance cruciale de la maîtrise énergétique, elle présente ici les diverses pistes d’action possible pour réduire la consommation énergétique des pays développés : technologies de production à moindre contenu en carbone, maîtrise de la demande d’électricité et d’énergie-transport, objets intelligents capables de détecter et réduire les pertes d’énergie, gestion des flux énergétiques dans l’habitat, l’industrie et l’automobile, substitution produits / services, etc. Malheureusement, en dépit des multiples possibilités existantes ou à venir, la maîtrise de l’énergie demeure un sujet tabou (notamment parce qu’elle est trop souvent assimilée, à tort, à un frein à la croissance) et ne fait pas l’objet d’investissements à la hauteur des enjeux (en termes de recherche technologique ou socio-organisationnelle, par exemple).
C’est là une lacune majeure de la part des pouvoirs publics et des industriels, en France, en Europe, comme partout dans le monde. Il est évident que sans action volontariste rapide dans cette direction, stabiliser les émissions pour limiter le réchauffement climatique à un niveau » raisonnable » restera un voeu pieux.
Quelles pistes de recherche pour maîtriser l'effet de serre ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 315, jan. 2006