Début juin, la banque BNP Paribas a annoncé qu’elle continuerait de surpondérer 1 les actions des pays émergents malgré le ralentissement de la croissance, observé récemment dans ces pays 2 . L’attractivité des actifs émergents (actions et obligations) a entraîné une hausse de la demande tandis que l’offre demeure limitée. Dans une note publiée en avril dernier, le FMI (Fonds monétaire international) tente d’apporter des solutions à ce déséquilibre qui, à terme, pourrait être néfaste pour les pays émergents 3.
Les crises financières à répétition, comme la crise de la dette en Amérique latine dans les années 1980 ou l’éclatement de la bulle financière en Asie dans les années 1990, ont conduit les pays émergents à adopter des réformes structurelles dans le domaine de la finance. Depuis les années 2000, le système financier des pays émergents est stable et n’a pratiquement pas été touché par la crise de 2008.
Cette stabilité rend les actifs émergents d’autant plus attractifs que les actifs non risqués dans les pays développés se raréfient.
Paradoxalement, l’appétit grandissant des investisseurs pour les actifs émergents est restreint par une offre très limitée. Selon les données du FMI, dans les pays émergents, l’émission d’actifs n’a pas suivi la même évolution que la croissance économique : alors qu’en 2010, les pays émergents représentent environ 30 % du PIB (produit intérie...