Régulièrement nous est annoncée une nouvelle révolution technologique qui, telle l’invention de l’imprimerie ou l’avènement de l’électricité, marquerait le début d’une nouvelle ère civilisationnelle. Ainsi en est-il aujourd’hui du multimédia comme hier de la télévision, des vidéocassettes et de l’informatique.
Ces « utopies techniques » ne correspondent ni à la réalité ni à des prévisions, nous dit P. Filchy, mais elles participent au processus de construction de « l’objet-valise » sur lequel chacun projette ses rêves qui eux-mêmes fécondent les réalités…
Ainsi le multimédia aujourd’hui n’est-il qu’un objet-valise qui permet aux gens de télévision de rêver à l’interactivité, à ceux de l’informatique de penser qu’ils vont intégrer le son et l’image, aux politiques de se lancer dans de grands travaux supposés assurer la relance économique…
Mais, de toute évidence, les espoirs placés dans le multimédia – au demeurant parfois incompatibles – dépassent ce qu’il peut offrir et pour qu’il se développe il faut qu’il passe du stade d’objet-valise à celui d' »objet-frontière » qui ne peut être construit qu’à partir d’arbitrages et de négociations tenant compte des possibilités techniques réelles et des facteurs, notamment économiques et sociaux, qui conditionnent sa diffusion.
Multimédia, objet-valise ou objet-frontière
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 191, oct. 1994
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