Des travaux portant sur la prospective des métiers sont souvent réalisés au niveau national, avec pour objectif de permettre l’adéquation des formations des arrivants sur le marché du travail – ou la mise à jour des compétences de ceux qui y sont déjà – aux besoins de l’économie. L’anticipation en la matière est une nécessité évidente ; pour autant, l’exercice est loin d’être aisé.
Alors que la main-d’oeuvre est de plus en plus mobile au niveau international (cf. chapitre » La mondialisation du marché du travail » du rapport annuel Vigie 2008) et que cette mobilité s’accroît au sein de l’Union européenne, il manquait une analyse à cette échelle.
Afin d’identifier les besoins futurs en matière de métiers et de qualifications, le CEDEFOP (Centre européen pour le développement de la formation professionnelle), avec la participation de Skillsnet, son réseau international de chercheurs, a réalisé la première étude portant sur l’Union européenne à 25 (la Bulgarie et la Roumanie n’ont pas été prises en compte, mais la Norvège et la Suisse ont été ajoutées).
Se situant à moyen terme (à l’horizon 2015), il s’agit essentiellement d’extrapolation de tendances, à l’image de ce que réalise de son côté le BLS (Bureau of Labor Statistics) aux États-Unis.
Nous présenterons d’abord l’étude Future Skill Needs in Europe: Medium-term Forecast du CEDEFOP et la comparerons avec l’Employment Outlook 2006-16 du BLS, avant de souligner les limites de tels exercices, dont les hypothèses de départ sont parfois opaques et qui ne relèvent pas réellement de la prospective en ce qu’ils n’imaginent pas de réelles alternatives (seulement des » variantes » à la hausse ou à la baisse). Toutefois, les tendances qu’ils mettent en évidence méritent d’être retenues.