Revue

Revue

L’offre et la demande d’électricité en 2030

Comme chaque année, RTE (Réseau de transport d’électricité) a publié son bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France [1].

La baisse de la consommation nationale d’électricité, amorcée depuis le milieu des années 2000, se confirme en 2011. Elle s’explique notamment par l’amélioration de l’intensité énergétique (il faut de moins en moins d’électricité pour produire une unité de PIB) et par le poids croissant du secteur des services dans l’économie, moins consommateur que l’industrie.

Le ralentissement de la croissance économique depuis 2008, les mesures d’efficacité énergétique (étiquetage énergétique…) et la réglementation thermique plus contraignante ont conduit RTE à revoir à la baisse ses prévisions de consommation électrique pour les cinq prochaines années : elle augmenterait de 0,6 % par an en moyenne jusqu’en 2017, contre 1 % en 2010.

retelectricite

En conséquence, la sécurité d’alimentation électrique de la France devrait être assurée jusqu’en 2015. Ensuite, elle pourrait devenir problématique, à cause de la fermeture prévue de la centrale de Fessenheim et de la moitié des parcs charbon, fioul et cogénération [2]. Mais la puissance manquante estimée a été revue à la baisse par rapport à l’année dernière (l’équivalent de six heures par an) et pourra être compensée par la mise en service de projets déjà en cours (dont la centrale de Flamanville en 2016), et par la croissance des filières de l’éolien terrestre et du photovoltaïque.

Cependant, RTE rappelle que la France reste très sensible aux aléas de température, et notamment aux vagues de froid, se traduisant par des pics de consommation que les centrales nucléaires ne peuvent satisfaire.

RTE envisage par ailleurs quatre scénarios d’évolution de la consommation électrique de la France jusqu’en 2030, qui augmenterait de 0,3 % à 1 % par an. Ils se différencient par la part respective du nucléaire (de 50 % à 70 %) et des énergies renouvelables (jusqu’à 40 %) dans le mix énergétique national à cet horizon.

L’avenir « électrique » de la France reste donc très ouvert, mais nécessitera d’importants investissements pour limiter la dépendance du pays aux importations.

Source : RTE, Bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France, édition 2012, Paris : RTE, 2012, 152 p. URL : http://www.rte-france.com/fr/actualites-dossiers/a-la-une/bilan-previsionnel-2012-de-l-equilibre-offre-demande-la-securite-de-l-alimentation-electrique-assuree-jusqu-en-2015-1


[1] Voir Désaunay Cécile, « L’avenir du réseau électrique français », note de veille, 16 septembre 2011.

[2] Dans le cadre de l’application d’une directive européenne sur les polluants.

#Énergie électrique #France