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Les nouvelles formes d’investissements socialement responsables et de financements solidaires

Le développement de l’investissement et du placement solidaire trouve ses racines dans les années 1980 et s’inscrit dans la mouvance dite de « l’investissement orienté impact » (impact investing), stratégie d’investissement cherchant à générer un impact social, sociétal ou environnemental tout en délivrant un retour financier [1]. Ce développement s’explique à la fois par l’intérêt grandissant pour la recherche de réponses à des problèmes sociaux et environnementaux via l’investissement (en gestion d’actifs par une volonté de rechercher une rentabilité à long terme en considérant des enjeux extra­financiers), mais aussi par l’émergence d’une nouvelle classe d’actifs participant à la diversification du portefeuille d’investissement. Une large partie de la littérature tente d’ailleurs de démontrer qu’il existerait une relation entre la prise en compte d’enjeux extrafinanciers et la rentabilité financière à long terme.

L’association Finansol établit une distinction claire entre l’investissement socialement responsable (ISR), qui « désigne une méthode de sélection des entreprises cotées en Bourse (stratégies de gestion d’actifs) en fonction non seulement de leur performance financière mais aussi d’une appréciation de leur comportement éthique, social et / ou environnemental », et la finance solidaire, qui « repose sur un degré d’engagement plus fort puisque les activités financées sont choisies en fonction de leur utilité effective en matière de lutte contre l’exclusion, de cohésion sociale ou de développement durable et qu’elles ne sont pas cotées en Bourse [2] ».

Les années 2000 ont été marquées par le développement des investissements dits « sociale­ment responsables (ISR) ». Il s’agit par exemple d’investissements qui excluent des titres du portefeuille les entreprises qui n’auraient pas ou trop peu pris en compte des critères sociaux ou environnementaux, ou encore des portefeuilles qui se focalisent sur les sociétés les mieux notées en matière de respect des questions extrafinancières. Il peut aussi s’agir de privilégier des entreprises dont le gérant reverse une partie des gains à des associations ou ONG (organisations non gouvernementales). Ces investissements ont fait l’objet, il y a quelques années, d’une note d’analyse de Futuribles qu’il semble important d’actualiser [3]. En effet, de nouvelles formes d’investissements solidaires émergent, dont certaines débordent du périmètre actuel de l’ISR ou de la finance solidaire [4]. Cette note propose de présenter ces nouvelles formes d’investissements solidaires, les évolutions du contexte technologique, réglementaire ou législatif en cours, puis de dresser des perspectives pour l’avenir en France et en Europe.


[1] Une stratégie fondée sur l’alignement des intérêts des acteurs avec l’impact environnemental, social ou sociétal que génèrent ces mêmes acteurs. Le GIIN (Global Impact Investing Network), organisation à but non lucratif, imagine par exemple des formules de rémunération (un salaire serait une somme de pondérations des différents impacts mesurés) pour des acteurs du secteur.

[3] Voir Laisney Céline, « L’investissement socialement responsable en France », Note d’alerte, n° 43, 8 octobre 2008, Futuribles international. URL : http://www.futuribles.com/fr/base/document/linvestissement-socialement-responsable-en-france/

[4] D’après la définition de l’agrément de Finansol, i.e. la plus-value d’un projet pour la collectivité dans quatre secteurs : emploi, logement social, environnement, solidarité internationale.

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