Si de nombreux salariés en France se disent convaincus des avantages du télétravail (gain de temps, autonomie plus forte, meilleur cadre de vie, etc.) [1], le phénomène ne semble pas réellement se développer. Par ailleurs, il est difficile à quantifier puisqu’il n’existe pas de chiffre officiel, ni de définition très précise. Deux facteurs pourraient favoriser son développement : les pouvoirs publics commencent à mettre en place des dispositifs visant à favoriser le télétravail et l’offre de tiers lieux commence à se diversifier. Plusieurs freins devront, cependant, être levés si la France souhaite atteindre les niveaux de télétravail des pays scandinaves (environ un salarié sur deux).
Une reconnaissance légale assez récente et une définition floue
En 2005, le télétravail apparaît de façon formelle dans la loi puisqu’il fait l’objet d’un accord signé par les acteurs sociaux représentant les entreprises et les salariés [2]. En 2012, la notion de télétravail est définie dans le code du travail : il « désigne toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon régulière et volontaire, en utilisant les technologies de l’information et de la communication dans le cadre d’un contrat de travail ou d’un avenant à celui-ci [3] ».
Comme l’expliquait déjà Julien Damon en 2013 [4], la définition légale du télétravail est floue dans la mesure où elle ne donne pas d’indication de fréquence (« de façon régulière » signifie-t-il une fois par semaine, une fois par mois ?) et ne comprend pas les télétravailleurs « gris », c’est-à-dire les personnes qui travaillent régulièrement en dehors de leur lieu de travail sans que cet accord soit formalisé dans leur ...