Le thème de l’environnement a, du moins en apparence, le vent en poupe : pas un seul parti, de l’extrême droite à l’extrême gauche, qui ne lui fasse une place dans son programme, pas un journal télévisé sans au moins une rubrique consacrée au réchauffement ou à la pollution… Les publicités y font sans cesse allusion et l’utilisent comment un argument de vente (y compris des groupes pas vraiment réputés pour leur « vertitude » comme Total), les documentaires sur le sujet attirent les foules (celui de l’ancien vice-président des États-Unis, Al Gore, a dépassé les 600 000 entrées en salle en France, ce qui est un record pour un film de ce genre), le pacte écologique de Nicolas
Hulot a recueilli plus de 740 000 signatures…
Les valeurs environnementales, encore marginales au début des années 1990, semblent avoir gagné l’ensemble de la société (ou regagné, car le sujet était également assez central dans les années 1960-1970). Est-ce à dire que tous les Français se sont convertis à l’écologie, qu’ils l’intègrent dans leur vie quotidienne, qu’elle dicte leurs préférences politiques ?
Loin de là. Mais alors où en est-on exactement ? La sensibilité environnementale des Français a-t-elle réellement progressé ces dernières années ? Pour tenter de le savoir, nous aurons essentiellement recours à des mesures de l’opinion (sondages, enquêtes, baromètres), tout en ayant bien conscience de l’imperfection de tels outils. On se basera, de manière non exhaustive, sur les données les plus récentes, sur des séries chronologiques quand elles existent et des comparaisons internationales.
On s’intéressera ensuite à la question de la traduction en termes de modes de vie de ces valeurs, en insistant sur le fossé qui existe encore entre les deux. Les raisons de ce fossé et les moyens de le combler feront l’objet de la dernière partie, qui débouchera sur une réflexion prospective.
——————–
Si vous êtes membre partenaire de Futuribles, vous pouvez télécharger cette analyse en haut de votre écran (après vous être connecté).
