Le système capitaliste américain traverse, notamment avec l'affaire Enron, une crise de confiance qui n'a d'égale, dans son histoire, que celle qui conduisit aux lois antitrust, écrit Michel Drancourt, qui souligne encore : " Les mesures législatives, réglementaires ou volontaires qui sont et seront décidées pour la maîtriser redonneront au capitalisme les bases éthiques sans lesquelles il ne peut pas prétendre être, comme la démocratie, "le plus mauvais des systèmes à l'exception de tous les autres". "
Et l'auteur d'enchaîner, d'abord en mettant en cause Andersen comme les autres sociétés d'audit qui " truquent " les comptes, notamment sous l'influence des marchés financiers, les tronquent d'autant plus allègrement qu'ils sont trop souvent à la fois contrôleurs et conseillers.
Puis l'auteur dénonce, outre le caractère erratique et dangereux des marchés financiers, la dictature qu'ils exercent sur le management et les dirigeants eux-mêmes, dont la rémunération - outre sa démesure - en fait à la fois des salariés et des actionnaires. Des dirigeants donc qui se trouvent prisonniers d'un dilemme qui les amène eux-mêmes à privilégier les rendements financiers au mépris de stratégies de développement durable...