Lieu de vie, d’investissement financier et affectif, le logement constitue un espace central pour les individus, les familles, mais aussi les territoires. Les évolutions des caractéristiques des logements, de leur accessibilité, de leurs occupants et des activités qui y sont menées sont donc porteuses d’enjeux majeurs pour l’avenir. C’est pour cette raison que Futuribles consacre depuis septembre 2018 une série de notes à ce sujet, chacune centrée sur une question déterminante pour l’avenir.
La France compte aujourd’hui 36,3 millions de logements [1]. Actuellement, 82 % du parc est constitué de résidences principales, 10 % de résidences secondaires ou logements occasionnels et 8 % de logements vacants.
L’idée d’une pénurie de logements en France est régulièrement avancée depuis un siècle. D’un côté, les tendances observables depuis une dizaine d’années amènent à relativiser cette conclusion. De l’autre, des tendances plus émergentes et la prise en compte des disparités régionales pourraient effectivement conduire à des tensions croissantes à l’avenir.
Depuis 10 ans, des constructions qui suivent globalement la demande
Depuis une dizaine d’années, le parc de logements croît de 1,1 % par an en moyenne, suivant ainsi globalement la croissance du nombre de ménages. La croissance annuelle du parc est le résultat des constructions neuves, des démolitions et du solde des désaffectations-réaffectations (transformation de logements en locaux non résidentiels ou l’inverse).
Nombre de logements cumulés sur 12 mois (en milliers, données brutes)Source : BâtiJournal, novembre 2018. URL : https://batijournal.com/la-baisse-des-mises-en-chantier-va-durer/100739. Consulté le 17 janvier 2019.
Jusqu’en 2006, le gouvernement se fixait pour objectif d’aligner la croissance du parc avec celle de la population, ce qui, selon les recommandations de l’INSEE, équivalait à construire 300 000 nouveaux logements par an.
Mais en 2006, une étude du Crédit foncier [2] considère que cet objectif est très insuffisant, compte tenu de la diminution du nombre de personnes par ménage, conséquence des transformations des familles (séparations, familles monoparentales, etc.) et du vieillissement. Le nombre de ménages augmentant presque deux fois plus vite que la population, l’étude considère donc qu’il est nécessaire de construire 500 000 logements par an (niveau jamais atteint depuis les années 1970) pour répondre à la demande. Le Crédit foncier estimait qu’une pénurie de l’ordre de 800 000 à un million de logements était déjà observable, entraînant de nombreuses tensions sur le...