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Vers la fin de l’écriture manuscrite ?

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Depuis la rentrée 2015, en France, environ 600 collèges et écoles pilotes expérimentent progressivement de nouvelles formes d’enseignement et d’apprentissage grâce au numérique. La ministre de l’Éducation, se fondant sur l’« engouement des familles pour le numérique », vient de lancer le Plan pour le numérique à l’école [1] qui généralise cette pratique. S’agit-il seulement d’apprendre à maîtriser l’outil informatique, comme le recommande l’OCDE [2], qui s’inquiète néanmoins que les pays ayant mis en place un enseignement fondé sur l’outil numérique n’aient enregistré aucun progrès concernant les compétences de base et aient même vu la compréhension écrite des élèves reculer entre 2000 et 2012 ? C’est que la « révolution numérique » n’implique pas essentiellement d’apprendre à manier l’outil numérique, mais bien de l’appliquer à tous les apprentissages, à commencer par les plus fondamentaux, dont celui de la langue écrite. Ce qui suppose de mettre en place non seulement des nouvelles modalités d’apprentissage, mais parfois aussi de nouveaux contenus [3].

Ainsi l’introduction des outils numériques à l’école va partout de pair avec une remise en cause de l’apprentissage de l’écriture cursive, ou « attachée ». La France va-t-elle s’aligner sur la décision finlandaise de mettre fin à celui-ci [4] ? La grande majorité des États américains l’ont déjà abandonné [5], ne faisant qu’entériner une pratique bien installée : à l’examen du SAT (Scholastic Assessment Test, niveau bac) 2006 déjà, 15 % seulement des candidats écrivaient en cursif [6]. Pourquoi s’acharner à lutter contre une évolution naturelle [7] ?

L’introduction de compÃ...