Le financement des projets de recherche est une préoccupation permanente pour les chercheurs, et un véritable casse-tête pour les agences nationales de recherche qui doivent opérer une sélection sévère des projets qu’ils peuvent financer avec leur budget. En France, les laboratoires de recherche publics (universités et organismes de recherche) reçoivent une dotation financière annuelle de base censée couvrir leur fonctionnement, souvent difficilement ; celle-ci doit être complétée par des financements sur projets qui leur permettent de s’équiper, d’accueillir des doctorants et des postdoctorants, etc.
En France, l’Agence nationale de la recherche (ANR), créée en 2005, est le principal organisme de financement sur projets (avec un budget d’intervention de 708 millions d’euros en 2019). Dans l’Union européenne, le programme de recherche Horizon 2020 et l’European Research Council (ERC, doté d’un budget de deux milliards d’euros en 2019) jouent ce rôle. Les agences reçoivent une avalanche de projets et le taux de succès des demandes est souvent faible (environ 15 % pour l’ANR et 13 % pour l’ERC), et donc frustrant pour les chercheurs.
Les critères utilisés pour évaluer les projets ne satisfont ni les chercheurs ni les « experts » (des scientifiques) eux-mêmes. L’intérêt scientifique et l’originalité d’une proposition, la méthode envisagée, les moyens financiers demandés en font évidemment partie, de même que les compétences et la notoriété des chercheurs qui l’ont déposée. ...