Francis Wolff est philosophe, professeur émérite au département de philosophie de l’ENS (École normale supérieure). Il propose dans cet ouvrage une analyse critique de ce qu’il identifie comme les trois utopies dominantes des sociétés occidentales : le posthumanisme, l’animalisme et le cosmopolitisme. Ces trois courants ont pour point commun, explique-t-il, de chercher à surmonter le paradoxe des sociétés contemporaines. En effet, d’un côté, les individus ont tiré les leçons de l’Histoire et se montrent plus méfiants vis-à-vis des utopies révolutionnaires (marxisme, nazisme, socialisme…) et de leurs dérives, et revendiquent leur liberté de choisir leurs communautés d’appartenance. De l’autre, ces mêmes individus ont pourtant tout autant besoin que leurs ancêtres de donner un sens à la vie humaine. Ces trois utopies, en s’inspirant de la philosophie des Lumières, leur proposent une réponse à cette quête.
La première utopie, dite posthumaniste, est aussi la plus connue : elle veut repousser toujours plus les limites de la mort, considérée comme l’ennemi ultime des humains. Elle est, selon l’auteur, celle qui bénéficie des soutiens éc...