
Aujourd’hui, les entreprises attendent de la part de leurs salariés un engagement total de leur subjectivité dans l’activité de travail. Il en résulte que la reconnaissance s’impose comme critère essentiel de repérage du rapport de l’individu à son travail, tant du point de vue de l’entreprise qui doit trouver les modalités de cette reconnaissance que de celui des salariés qui en attendent des manifestations concrètes. La reconnaissance s’inscrit également dans le contexte de la montée en puissance du dogme de l’individu entrepreneur de lui-même, façonneur de son parcours professionnel.
En se fondant sur 200 entretiens, un collectif de chercheurs s’est attaché à mettre en évidence la façon dont les salariés appréhendent les modalités de leur (non-)reconnaissance par leur employeur, l’écart entre « la promesse et les attentes ».
La première partie de l’ouvrage se penche sur l’expérience de la reconnaissance telle qu’elle est exprimée par les salariés. Il en ressort qu’elle est débitrice des jugements de la hiérarchie et des collègues, mais qu’elle procède également de la façon dont l’individu lui-même appréhende son activité de travail et s’y investit. Cette dimension réfl...