La mondialisation est un phénomène complexe dont nous saisissons encore mal la totalité des contours, malgré sa relative ancienneté. Un des effets collatéraux de la mondialisation est l’apparition – pour être plus précis, le développement en masse – de groupes criminels aux actions complexes s’étendant vers le terrorisme et, partant, la confrontation avec les structures politiques traditionnelles. Le phénomène décrit rappelle le moment que Gramsci définissait dans les années 1920, de passage d’un monde ancien qui ne veut pas mourir à un nouveau monde qui peine à émerger. Il semble, de plus, irriguer les sociétés contemporaines aux quatre coins de la planète.
Jean-François Gayraud, qui met en lumière l’existence de ces hybrides, montre bien comment ils se sont répandus comme une tumeur dans les sociétés, qu’elles soient ou non occidentales, au travers de nombreux exemples (islamo-mafieux, mafias italiennes, Hezbollah libanais, mégagangs latino-américains, ex-groupes de libération sud-américains, etc.). Il faut noter que le phénomène d’hybridation décrit par l’auteur n’est ainsi en soi pas nouveau, mais que c...