Selon Timothée Parrique, la décroissance n’est pas une fin en soi mais une étape, un passage vers un monde où l’activité humaine, qu’elle soit politique, sociale ou économique, s’épanouirait en harmonie avec la nature. C’est ce qu’il nomme la post-croissance. Loin d’un propos utopique, Ralentir ou périr propose un projet concret de refonte économique et psychosociale, vers un monde en phase avec les grands défis de demain et dans lequel surproduction et surconsommation ne sont plus des impératifs de réussite.
Timothée Parrique, chercheur en économie écologique à l’université de Lund en Suède, ne rédige pas, avec Ralentir ou périr, un énième ouvrage sur la décroissance. Il nous amène à entrevoir un avenir différent et s’emploie à démontrer les limites de notre modèle économique afin de proposer une alternative.
Dès les premières pages, l’auteur rejette l’idée de l’« Anthropocène » selon laquelle l’ensemble de l’humanité serait responsable des dérèglements liés au changement climatique puisqu’en réalité, seuls 10 % des plus riches de la planète sont à l’origine de la moitié des émissions de gaz à effet de serre. Selon lui, la première cause du désastre écologique est le capitalisme, cet impérieux dogme de création continue et démesurée de la richesse, pourtant totalement irrationnel lorsqu’on mesure l’étendue des destructions écologiques qui l’accompagne. De la même manière qu’António Guterres évoquait, à l’ouverture de la COP27 (27e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), la catastrophe écologique comme un « suicide collectif […] une autoroute vers l’enfer climatique, avec le pied toujours sur l’accélérateur », Timothée Parrique définit l’impÃ...