En pleine crise globale, sommes-nous concernés par la Phénoménologie des sexualités et les 700 pages que vient de publier sous ce titre Laurent Bibard, directeur de la chaire Edgar Morin à l’ESSEC ? Le sous-titre d’un travail de deux décennies apporte un début de réponse : « La modernité et la question du sens ». La théorie économique néolibérale veut quantifier le bonheur en ramenant tout à une quête de moyens. Mais que veut-on faire de ces acquis matériels ou financiers, s’interroge le philosophe de la complexité ? Certes, Aristote lui-même reconnaissait qu’il fallait un minimum de confort pour pouvoir réfléchir correctement, mais où veut-on aller ? D’où la question du sens qui demeure centrale, en ce moment plus que jamais. La réponse dépend largement de notre vision du monde ; or, celle-ci et notre vision de la sexualité sont très liées. « On ne comprend la question politique en général et le monde dans sa globalité, donc notre rapport à notre environnement, que si l’on comprend la question des sexes. » C’est, notamment, ce que montre cet ouvrage ; d’où son actualité.
Dès le premier chapitre, Laurent Bibard s’interroge : « Quel XXIe siècle pour l’humanité ? » Le nouveau s...