Alors qu’il y a une dizaine d’années, la plupart des analyses misaient sur le potentiel des technologies pour réduire l’impact environnemental des sociétés, aujourd’hui, l’accent est au contraire placé sur les comportements individuels. Et les Français sont désormais bien conscients de cette responsabilité. Ainsi, selon une enquête du MEDDE (ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer), 80 % d’entre eux sont d’accord avec l’idée qu’ils ont un rôle à jouer pour réduire l’impact environnemental de leur propre consommation [1]. La modification des modes de vie est d’ailleurs plus perçue comme une opportunité (53 %) que comme une contrainte (47 %) [2].
Tous les ans s’enchaînent donc les enquêtes visant à évaluer les progrès des Français vers des pratiques plus vertueuses en matière de consommation d’aliments, de biens d’équipement, de transport, d’énergie, etc. Deux grandes tendances s’en dégagent :
– Dans les discours, un fossé croissant s’observe entre les Français : d’un côté, des individus très sensibilisés aux problématiques environnementales, qui cherchent au maximum à réduire leur empreinte environnementale ; de l’autre, des personnes qui se montrent au contraire très sceptiques face aux discours proenvironnementaux, et souhaitent conserver leur mode de vie. Dans l’enquête du MEDDE, par exemple, les écoengagés représentent un quart des consommateurs, les écosceptiques, 14 %. Et selon le baromètre annuel réalisé par Ethicity, les seconds auraient tendance à croître au détriment des premiers [3]. Entre ces deux extrêmes, une majorité de consommateurs se montrent plus ambivalents : plus ou moins sensibles aux problématiques environnementales, ils adaptent leurs comportements quotidiens en fonction de différentes aspirations et contraintes économiques, temporelles, éthiques…
Sur ce point, l’...