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Les priorités à l’export pour la France

Depuis quelques mois, le gouvernement français cherche à définir les contours d’une nouvelle diplomatie économique. L’objectif est de soutenir les entreprises branchées sur le commerce extérieur et les activités capables de se positionner davantage à l’international. La réduction du fossé de compétitivité avec le voisin allemand représente une autre source de motivation de cette politique. Dans ce cadre, la direction générale du Trésor a publié en octobre 2012 une étude prospective sur les marchés à l’export, par destination et par produit. Ces analyses identifient des binômes (géographiques et sectoriels) porteurs pour la France à l’horizon 2022, et ce à partir d’une sélection de 47 pays jugés prioritaires, car représentant 80 % des importations mondiales actuelles et à venir.

Les États européens demeurent les principaux débouchés des exportations françaises, mais une érosion des parts de marché s’observe sur plusieurs destinations (Royaume-Uni, Espagne, Allemagne et Italie). En revanche, il reste des pays où les parts de marché de la France seraient en dessous de leur potentiel, notamment ceux situés au nord du continent (Danemark, Suède, Norvège, Finlande). Vis-à-vis de l’Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc), la France conserve des positions fortes mais, comme le rappelle l’étude, celles-ci ont tendance à s’atténuer depuis le début de la décennie 2000, et il conviendrait de restaurer une action ciblée en direction de ces destinations géopolitiques de proximité.

Concernant les grandes économies émergentes de l’Asie (Chine, Inde, Corée du Sud, Malaisie, Thaïlande, Philippines), la France pourrait mieux faire si l’on compare ses performances de pénétration sur ces marchés avec celles de l’Allemagne ou de l’Italie. Ce constat est particulièrement vrai dans le domaine agroalimentaire. C’est d’ailleurs ce secteur qui a été identifié comme l’un des quatre axes stratégiques à retenir pour l’action française à l’export. En effet, avec la santé, les TIC (technologies de l’information et de la communication) et la ville durable, l’agroalimentaire constitue clairement un axe majeur pour la diplomatie économique à soutenir dans les années à venir.

L’agriculture et l’agroalimentaire génèrent des excédents commerciaux, à la différence d’autres secteurs d’activités. En 2012, cet excédent s’est élevé à près de 12 milliards d’euros, avec des exportations totales de 58 milliards d’euros. Vins et spiritueux vers l’Asie et céréales vers l’Afrique du Nord constituent schématiquement les horizons de projections de ces exports, dont on devrait parfois se souvenir dans les atouts de puissance de la France. L’étude de la direction générale du Trésor, chiffres à l’appui, vient étayer cette appréciation, en insistant sur le potentiel croissant de ces produits pour le commerce international du pays.

Source : « Analyse prospective des marchés à l’export, par secteur et par pays », octobre 2012, direction générale du Trésor. URL : http://www.tresor.economie.gouv.fr/File/379031

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