La construction européenne, l’interdépendance croissante des pays de la communauté et l’instauration d’une libre circulation des hommes et des biens se traduisent-ils concrètement par l’établissement de nouveaux axes de transports et un développement important des flux ?
En juxtaposant la carte des réseaux à différentes dates, Émile Quinet et Christian Reynaud montrent que ceux-ci se développent toujours suivant le même tracé pour une raison élémentaire : là où sont les personnes et les activités, sont les besoins de transports et donc les axes et les flux qui, à mesure de leur développement, attirent de nouvelles populations et activités qui, elles-mêmes, augmentent les flux et suscitent l’agrandissement des voies.
Ce cercle, vertueux pour les uns, vicieux pour les autres, peut-il être rompu par une politique volontariste d’aménagement du territoire ? La question in fine est posée mais – au travers de la rétrospective qui nous est fournie – une impression de déterminisme se dégage.
La continuité toutefois ne saurait occulter les réelles transformations survenues du fait de la structure et de l’organisation du système productif, des modes de vie et de l’habitat.
Les auteurs, à ce propos, montrent bien les goulots d’étranglement et les risques de rupture, la nécessaire adaptation du réseau aux besoins nouveaux. Mais il dénonce sans complaisance l’absence de véritable politique européenne des transports et l’imbroglio des acteurs et des enjeux.
Les flux de transport en Europe : continuités et mutations
This article is published in Futuribles journal no.145, juillet-août 1990