Ce livre, tiré d’une thèse de doctorat, nous dévoile ce qu’est le réseau Internet du câble sous-marin, réseau de 450 câbles de fibre optique reliant quatre milliards d’internautes et transportant 98 % des données numériques, ainsi que ses enjeux.
Des câbles de plus en plus performants
La capacité de transmission des données a énormément progressé. De 1988 à 2015, en effet, la capacité globale du réseau a été multipliée par un facteur 400 000 grâce à la transmission par paires de fibres optiques. La capacité globale du réseau a doublé entre 2015 et 2017, et devrait encore doubler d’ici à 2024 grâce au déploiement de nouveaux câbles. Ceux déployés ces trois dernières années avaient une capacité de 100 térabits par seconde (Tb/s) [1], les mégacâbles à venir d’ici 2024 devraient atteindre 500 Tb/s. C’est cette capacité de transmission de données qui rend les câbles inégalables par d’autres technologies jusqu’à présent — Kuiper, le projet de transmission par satellite d’Amazon, n’a par exemple qu’une capacité de transmission de 11,5 Tb/s.
En termes de coûts aussi, le câble semble difficile à concurrencer : on estime que les investissements dans les nouveaux câbles sous-marins de 2021 à 2024 équivaudraient à 8 milliards de dollars US, là où la constellation Starlink de SpaceX coûterait 30 milliards de dollars US et Kuiper 10 milliards. Enfin, le temps de transmission des données — la latence — est supérieur avec le satellite. En revanche, le satellite permet de couvrir les océans et les transports aériens comme maritimes en complémentarité des câbles terrestres et sous-marins.
Quels acteurs ?
Parmi les acteurs du secteur, ce sont les fabricants de câbles sous-marins et d’équipements dédiés qui représentent le segment le plus stratégique, puisqu’ils ne sont principalement que quatre au monde : l’américain TE Subcom qui représentait 34 % du marché entre 2016 et 2020, Submarine Network Solution (l’ex-...