La transition énergétique qui s’opère dans de nombreux pays européens est elle-même sous-tendue par plusieurs questions économiques, écologiques et politiques. Au niveau climatique, la transition énergétique répond au besoin de l’ensemble des pays les plus avancés de penser leur secteur énergétique – et pas uniquement celui-ci d’ailleurs – dans une optique de lutte contre les changements climatiques. En effet, le développement qui s’est opéré depuis la seconde moitié du XIXe siècle a avant tout reposé sur l’utilisation intensive des hydrocarbures fossiles. D’autre part, du point de vue économique, penser cette transition par un bouleversement pur et simple, comme certains l’imaginent, de la production électrique – secteur responsable à lui seul de près de 20 % des émissions de gaz à effet de serre – n’aurait finalement pas de sens. Entre les problématiques liées au soutien fiscal – par des tarifs fixes de rachat ou des subventions – aux énergies renouvelables et le coût brut que représenterait un remplacement de toutes les centrales actuelles, la facture serait insupportable. La principale solution, dans des économies matures au profil de consommation prévisible qui ne devrait pas connaître de variation importante de celle-ci, repose donc en grande partie sur l’amélioration de la performance énergétique existante.
Plusieurs dispositifs inclus dans le grand ensemble contribuant à l’efficacité énergétique représentent ainsi des avancées majeures dans la lutte contre les changements climatiques. Il s’agit, entre autres, des réseaux intelligents (électricité, gaz), des dispositifs de stockage d’électricité et d’énergie, des nouveaux matériaux de construction, des véhicules hybrides. L’ensemble des éléments et composés se situant entre la production d’énergie et sa consommation finale – transport et distribution d’électricité, bâtiments mieux isolés, etc. – entrent donc dans cette définition.
Consciente de cette situation où la réponse aux problèmes posés par les changements climatiques ne peut uniquement passer par un changement de mode de production électrique, la Commission européenne a, dans ses différents paquets « Énergie-climat », érigé l’efficacité énergétique comme deuxième pilier de sa politique. Les paquets 2020 (de 2008) et 2030 (de 2014) prévoient ainsi respectivement un gain de 20 % d’efficacité énergétique en 2020 (par rapport à 1990) puis de 27 % en 2030 pour le second. De son côté, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indiquait, dans ses Energy Technology Perspectives de 2015, que les technologies d’efficacité énergétique représenteraient la première contribution à la réduction de l’émission de gaz à effet de serre au niveau mondial à l’horizon 2050.
Cette note présente un panorama succinct des dernières avancées techniques dans le domaine de l’efficacité énergétique.