Rassurez-vous, ce livre n’est pas un fastidieux recueil de 50 fiches techniques, mais une attrayante promenade dans les méandres de l’économie mondiale, sous la conduite d’un guide aussi érudit que soucieux de clarté. Chroniqueur au Financial Times et vulgarisateur talentueux, Tim Harford a choisi un échantillon d’innovations, allant de la plus massive (le béton) à la plus immatérielle (la dette échangeable, la propriété industrielle ou la cryptographie), pour montrer comment naît l’invention et comment elle bouscule l’ordre établi, comment des objets aussi primitifs que la charrue ou le fil de fer barbelé ont eu autant d’impact que l’Internet ou l’iPhone, aboutissement de multiples technologies. Ou comment des innovations qui visaient à résoudre un problème spécifique ont déclenché des évolutions imprévues et de grande ampleur dans d’autres domaines.
Mais comment stimuler l’innovation et la piloter pour le plus grand bien de l’homme et la planète, alors que l’économie mondiale est d’une effarante complexité avec ses 7,5 milliards d’intervenants (producteurs et consommateurs), sa dizaine de milliards de produits, ses quelque 200 nations et ses innombrables externalités écosystémiques dont on commence seulement à mesurer la vitale importance ? Dans les faits, c’est la « main invisible » du marché qui met un ordre spontané dans la multitude des initiatives individuelles, sans trop se soucier des implications sociales et environnementales à long terme. C’est pourquoi elle doit se combiner avec la « main visi...