La théorie du ruissellement est, selon l’auteur du livre, un objet paradoxal dans le champ économique :
– Ce n’est pas une théorie, en ce sens qu’elle ne correspond à aucun modèle décrit dans une publication académique ; l’anecdote voudrait même qu’elle ait été définie aux États-Unis en 1932 par un humoriste pour s’en moquer, puisque selon lui, si l’argent ruisselle (trickle down) c’est toujours vers le haut, de la poche des pauvres vers celle des riches.
– Ceux qui la mettent en œuvre (comme les présidents Trump et Macron, respectivement aux États-Unis et en France) s’en défendent, voire affirment son inexistence ou son inanité.
Il ne s’agit donc pas d’un modèle, mais d’un ensemble de mécanismes qui convergent sur un même credo : baisser les impôts des plus riches bénéficie à tous, y compris aux plus pauvres. L’auteur distingue trois conceptions différentes :
– Le ruissellement naïf : en redonnant de l’argent aux riches, on va les inciter à dépenser, ils créeront des emplois au bénéfice des pauvres. Les faits pourtant montrent que : 1) cet argent n’est pas remis intégralement dans le circuit puisqu’il est en partie épargné ; 2) dans cette logiq...