On compte en France, en 2012, trois millions de résidences secondaires, soit 10 % du parc total et une pour dix ménages, ce qui constituerait un record mondial [1]. Pourtant, depuis le début de la crise économique de 2007, les mises en vente de résidences secondaires sont en hausse, et se sont mêmes accélérées depuis deux ou trois ans. Or, parallèlement, la demande diminue, ce qui contribue à faire chuter les prix. S’agit-il d’un phénomène conjoncturel, ou assiste-t-on à une remise en cause du concept même de résidence secondaire ?
Selon l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), une résidence secondaire est un logement utilisé pour les week-ends, les loisirs ou les vacances, mais aussi un logement meublé loué pour des séjours touristiques [2].
Le nombre de ces résidences augmente d’environ 1 % par an depuis 10 ans, presque trois fois moins vite qu’au cours des années 1980, et moins vite que celui des résidences principales. En conséquence, la part des résidences secondaires dans le parc de logement diminue : elle est passée de 10,7 % en 1990 à 9,8 % en 2007.
La concentration du parc de résidences secondaires s’est particulièrement accrue depuis 2000. Aujourd’hui, environ 60 % du parc est situé dans six régions. Elles représentent 22 % du parc de logement en Languedoc-Roussillon et 17 % en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Parallèlement, 10 régions ont perdu des résidences secondaires sur la période.
Depuis 2008, le marché immobilier est ralenti : selon les données des notaires et de l’INSEE, entre 2012 et 2013, les ventes de logements anciens ont baissé de 12 % et les prix de 1 % ; les ventes de logements neufs ont quant à elles diminué de 17 % [3].
Or, le ralentissement est beaucoup plus marqué pour le marché des résidences secondaires :...