Selon l’indice des prix immobiliers Meilleurs agents / Les Échos, les prix des logements en France tendent à stagner depuis mars 2020 à Paris, à Lille, Toulouse et Lyon. Cette situation résulte évidemment pour beaucoup de la crise sanitaire et économique, et est donc au moins en partie conjoncturelle. Mais pourrait-elle également être plus structurelle, et donc préfigurer une remise en cause durable de la métropolisation ? La crise actuelle pourrait en effet accélérer certaines tendances à l’œuvre depuis plusieurs années et bouleverser la répartition de la population sur le territoire.
Vers une dissociation durable entre lieux de vie et cœurs économiques ?
L’une des dynamiques historiques de la métropolisation est la concentration sur un même territoire des activités économiques et des travailleurs. Mais la diffusion du télétravail en tant que pratique régulière et massive pourrait permettre aux travailleurs qui le pratiquent de s’éloigner du siège de leur entreprise. Et donc théoriquement de résider dans une autre ville, voire une autre région.
Pendant le confinement, un quart des salariés français (soit près de cinq millions de personnes) ont travaillé de chez eux. En juin, un salarié sur six était officiellement toujours en télétravail (et un sur dix en juillet, mais la période des congés fausse les données). Le télétravail pourrait donc être maintenu durablement pour une part de salariés plus importante qu’avant la crise, puisque ces derniers ont pu prouver son efficacité. En juin, un quart des personnes qui souhaitaient déménager affirmaient rechercher un logement avec une pièce en plus pour télétravailler. La multiplication des espaces de travail partagés offre aussi de nouvelles possibilités : p...