La Californie, et notamment la baie de San Francisco, n’est pas seulement le berceau des industries de pointe avec la Silicon Valley, c’est également le lieu où de nombreuses tendances alimentaires émergent avant de se diffuser aux grandes villes américaines puis à l’étranger. Ce mouvement, qui part des consommateurs, de leurs aspirations et besoins, rencontre un autre mouvement, qui vient de l’offre, car l’entreprenariat est particulièrement développé dans cette région. Qui plus est, depuis quelques années, les investisseurs se tournent vers le secteur agroalimentaire et n’hésitent pas à investir plusieurs millions de dollars US dans une start-up naissante.
La première édition de la conférence Bon Appétech, qui s’est déroulée à San Francisco du 2 au 4 octobre 2015, avait pour objectif de présenter un panorama des innovations qui font se rencontrer l’alimentation (food) et les nouvelles technologies (tech). De ce foisonnement d’initiatives, quelques grandes tendances peuvent être dégagées :
Tout d’abord, le locavorisme, qui a pris de l’ampleur aux États-Unis grâce au soutien des pouvoirs publics (voir la tendance de l’étude Vigie alimentation 2015), est en train de changer d’échelle avec l’essor et le perfectionnement des plates-formes de mise en relation de l’offre et de la demande (des particuliers et de la restauration collective).
Ensuite, les outils (sites Internet, applications, objets connectés) permettant à la fois de donner des idées de menus, de fournir les ingrédients nécessaires voire les plats tout prêts, ou encore de faciliter la préparation en cuisine, se multiplient.
Enfin, un nombre important de start-ups se lancent sur le créneau des alternatives aux protéines animales (protéines végétales, algues, insectes), portées par des considérations liées à la fois à la santé et à l’environnement.
En filigrane à cette conférence, une inquiétude, partagée par plusieurs intervenants : n’y a-t’il pas un risque de surinvestissement, voire de bulle spéculative, dans le secteur de l’alimentation en ce moment ?